Le marché de Togoville

Qui veut aller à Togoville en partant de Lomé a deux itinéraires possibles : 

Prendre la route jusqu’au nord d’Aneho, puis la piste qui longe l’estuaire du Lac Togo jusqu’à Togoville. 

C’est très joli : la piste passe dans une contrée très agricole et traverse des hameaux typiques.

… Mais il faut compter trois bonnes heures de route quand tout va bien : la piste est en très mauvais état et n’est plus praticable en saison des pluies.

L’autre itinéraire consiste à prendre la voiture jusqu’à Agbodrafo, puis la pirogue jusqu’à Togoville.

C’est très sympa aussi et ça met Togoville à une heure de Lomé.

- Débarcadère d’Agbodrafo : pirogue collective -on part quand elle est pleine- 500CFA/pers/AR.

- Hôtel Le Lac à Agbodrafo : pirogue taxi 2000CFA/pers/AR.

Nous sommes donc parties de Lomé ce mercredi à 9H.

Nous étions une douzaine de Dames réparties dans trois voitures que nous avons laissées au bord du Lac à Agbodrafo.

Kodjo, le piroguier nous attendait avec une grande pirogue. Un vent favorable lui a permis de hisser une voile et nous a amenées à Togoville en une petite demi-heure.

Le guide nous a accueillies sur la berge (A Togoville, les guides sont organisés en syndicat et vous font visiter le village pour 2000 CFA/pers) et nous a emmenées admirer les fresques des Saints martyrs Africains de Notre Dame du Lac Togo avant de nous entrainer à travers le marché.

Le marché de Togoville est un des plus beaux marché de brousse de la région. Il a lieu le mercredi.

C’est la principale (et souvent l’unique) source d’approvisionnement des exploitants agricoles de la région et c’est un lieu de troc entre les femmes des pêcheurs des villages de la côte et les paysannes : produits de la mer contre produits agricoles.

Nous entrons dans le marché par le secteur des pêcheurs et les femmes nous montrent leurs marchandises : poissons fumés, séchés, salés, frits,… crabes, crevettes, 

piments verts, rouges, courts, longs, frais, secs, en poudre, en pâte, 

noix de palmes, pâte de manioc, feuilles vertes : adémé, gboma, avuvo, épinards, salades…

chaussures, pagnes, bassines et gamelles, lampes à pétrole, poulets, pintades et chatons, vanneries, balais et houes,

articles pour cérémonies vaudou : poteries, calebasses, cloches, autels, clous et flèches, os et momies animales…  

avec un grand carré réservé aux farines et aux graines produites dans la région : maïs, soja, haricots blancs, jaunes, rouges, longs, courts, ronds, petits, gros… 

et manioc transformé en tapioca et gari, spécialités de ce marché, vendus au détail ou en gros.

Nous achetons du gari et du tapioca pour emporter à Lomé, mais aussi des beignets sucrés, des bananes, des brochettes et du fromage de soja que nous mangeons en visitant un quartier du village.

Après la foule du marché, nous suivons notre guide qui nous fait découvrir le côté spirituel de Togoville, coeur du vaudou au Togo.

Devant chaque maison sont alignés des représentations de Legba, vaudou protecteur des villages et des maisons.

De multiples fétiches et couvents vaudou sont disséminés dans le quartier et notre guide nous explique la religion vaudou, son clergé, ses rites, sa justice…

Le village est calme et paisible, toutes les rues sont balayées.

Les habitants croisés nous accueillent chaleureusement.

Petit passage par la boutique souvenir des guides et retour à Agbodrafo.

Il est midi et demi, le soleil devient violent,on a le vent dans le nez et Kodjo pousse la pirogue à la perche.

Retour à Lomé à 14H.

Nous sommes toutes enthousiasmées par cette visite de Togoville et prêtes à y retourner (le mercredi absolument pour le marché).

C’est une ballade facile et très agréable. Le marché est animé, coloré et odorant, le village est propre et ombragé et les « Togovillois » sont gentils et accueillants.