A Lomé, un peu en marge du marché d’Akodessewa, dans une grande cour, se tient le marché des fétiches, unique en Afrique.
On l’appelle «Lantassapé» en langue Mina, soit : le marché des têtes coupées.
Nous sommes 22 dames de Lomé, ce mardi matin à aller voir les fétiches.
Tout autour de la cour, des féticheurs guérisseurs proposent des consultations de guérison ou protection et vendent aux féticheurs de la région toute une gamme de « médicaments », objets et ingrédients utilisés dans la religion vaudou.
Au fond du marché, sous les arbres, se dresse un autel autour duquel des cérémonies sont régulièrement organisées à la demande des adeptes ou pour les fêtes des vaudou servis par les féticheurs.
C’est là que Joseph, le guide du marché nous accueille, nous explique ce que nous allons voir et nous réparti en trois groupes pour visiter une officine dans laquelle le féticheur nous explique son art et nous propose divers "gad" (gris-gris) de protection : pour la famille, la santé, les voyages, l’amour ...
Dans la salle de soins de Lucien, féticheur
Après la « consultation », nous faisons le tour du marché accompagnées de nos guides et déambulons entre les étals recouverts de crânes, de queues, de peaux, de momies, de pattes, de têtes, de cornes, d’os d’animaux les plus divers : singes, chiens, chats, oiseaux, tortues, caméléons, chauves souris, crapauds, serpents, buffles, antilopes, hippo, lions, porc-épics, rats, crocos...
Nous voyons aussi des pierres de tonnerre (ancienne monnaie utilisée en Afrique de l'Ouest) à mettre dans l’eau du bain contre les douleurs articulaires et la fatigue, des statues de jumeaux (on en donne une à chaque jumeau lors d’une cérémonie spéciale. En cas de décès d’un des deux, l’autre garde la statue qui contient l’esprit de son jumeau), des autels, des cloches, des maraccas, des clous en fer magnétisés (à planter dans un avatar pour protéger ou guérir un organe malade; de cette façon, la maladie passe du patient à l’avatar).
Des herbes médicinales, des cauris, du kaolin, des plumes…
Tout ce qui est nécessaire au culte, aux rituels et à la médecine vaudou.
La visite est très intéressante, sans stress. Les guides sont sympas, les vendeurs discrets et quelques dames trouvent même trois bricoles sympas à rapporter en souvenir : castagnettes, cloches, pics de porc-épic, gris gris…
C’est un endroit à visiter absolument quand on vient à Lomé.
Attention : les cérémonies et intercessions vaudous pratiquées à Lantassapé sont uniquement pour protéger ou guérir.
Donc, pas la peine d’apporter une photo de votre belle-mère et pas de poupées avec des cheveux d’ennemis, percées de clous à jeter au feu.
Sauf pour vendre aux touristes...
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